Atelier sur les référentiels par Marc Nagels: Des outils innovants pour l’évaluation des compétences ?

L’atelier "Référentiels" dirigé par Marc Nagels, consultant en développement professionnel, s’est déroulé durant la matinée. Trois autres personnes sont intervenues : Chantal Cateau, conseillère pédagogique nationale en soins à la direction de l’hospitalisation et de l’organisation des soins (DHOS) au Ministère de la santé, de la jeunesse, des sports et de la vie associative ; Marie Claire Dauvisis, membre fondateur de l’Admee Europe et professeur en sciences de l’éducation ainsi qu’Arlette Hofmann Chapuis, consultante formateur.

Il a été tout de suite question de différencier les référentiels de tâches et le référentiel de compétences qui sont parfois confondus. Entre les référentiels de tâches et de compétences, il y a une rupture du fait que le référentiel de compétences ait une clairvoyance normative importante.

Il a été aussi question de savoir comment évaluer les compétences. Marc Nagels a ainsi proposé trois niveaux d’évaluation :
- Un niveau macro, qui définit la conception et la politique de formation. Il n’y a pas dans ce dernier une approche des compétences. Toutefois, il y a un lien de pertinence entre formation, compétence et diplôme.
- Un niveau meso, qui a un degré de liberté dans l’évaluation des compétences. En effet, le jury peut « bricoler » les épreuves d’évaluation. Il est plus question d’épreuves d’intégration donc il faut prendre des mesures pour ce qu’on prétend mesurer.
- Un niveau micro, qui est une évaluation basée sur le feed back et la socialisation.

Ensuite, les intervenants en sont venus aux dix compétences du référentiel qui doivent être validées. Ils ont dis que toutes les compétences, parfois, n’étaient pas validées notamment dans le domaine des soins infirmiers qui était mis en avant dans cet atelier. Ainsi, ils ont soulevé la question de l’accompagnement et donc comment y procéder. Au niveau des savoirs bio médicaux cela « coince ». Centrer les savoirs liés aux compétences c’est garder des savoirs significatifs mais qui sont réducteurs, instrumentalisés. Ils en ont donc conclu qu’il y a une multitude de savoirs qui ne servent à rien.

Ils ont également débattu à propos de l’identité professionnelle qui est plus ou moins une compétence car il s’en suit un développement professionnel. Ils ont donné un exemple concret : un infirmier compétent qui évolue, qui se développe peut cesser d’être infirmier pour être mieux placé dans la hiérarchie médicale. A l’inverse, un infirmier qui n’a pas acquis toutes les compétences restera dans son rôle. Ainsi, il y a des tensions avec les compétences à acquérir.

Aussi, il a été dit que les compétences ne sont pas spécifiques à des métiers. La gestion et la prise en compte des tâches est ainsi une didactique professionnelle. Il n’y a rien au niveau de l’explicitation : chacun interprète donc cela permet tous les possibles. Les compétences sont un dialogue entre les professionnels et les formateurs. Il y a une structuration des compétences.

Au fil de l’atelier, un dialogue s’est alors instauré à propos des stages. Ceux-ci sont des lieux procéduraux mais qui ne sont pas les plus souhaitables au niveau des compétences à acquérir car celles-ci ne sont pas à valider que sur le terrain. Toutefois, les stages sont des enjeux importants dans l’évaluation des compétences. En effet, c’est le milieu professionnel qui valide les compétences. Aussi, les stages ont un aspect de socialisation du fait que ce sont des moyens d’intégration. Les pratiques en elles-mêmes sont mises de coté. Un étudiant performant mais non socialisé sera moins compétant.

Les participants sont revenus ensuite sur le sujet des niveaux micro, meso et macro. Ils se sont demandés quelles conditions devraient avoir lieu pour que ces trois niveaux puissent communiquer. Ils se sont penchés sur le point de vue du dispositif VAE (Validation des Acquis et des Expériences) car ce dernier prend en compte le niveau macro. La VAE prend en compte également le niveau méso. Le jury VAE est un bon observatoire car il réfute les obstacles si on a réussi par hasard. Il est essentiel de prendre en compte la conceptualisation dans les actions qui est importante par rapport aux activités.

Enfin, il a été question des compétences des individus qualifiés. Ils ont fait la différence entre la notation annuelle et l’évaluation des compétences. Ils ont donné un exemple : un infirmier qui est d’accord en tout point avec son supérieur sera alors reconnu comme compétent. Ici, la notation annuelle est privilégiée et donc confondu avec les compétences à acquérir.

Les compétences doivent s’adapter puisqu’il y a différentes offres de soins donc il y a une évolution dans les parcours de chacun. L’aide soignante, par exemple, doit acquérir une compétence référée. Les intervenants en sont donc venus à se poser des questions à propos du glissement de tâches, cette interrogation a donc découlé vers l’inter professionnalisation. Il y a donc des difficultés d’évaluer les compétences d’où la spécialisation. Ils ont également mentionné la classe de situation qui est une notion limpide et un obstacle épistémologique. En effet, ils se sont demandés comment être compétent dans une famille et dans une classe de cette famille. Le jury VAE résolve cette question mais il y a toutefois des difficultés à faire une approche de cela. Donc, il est difficile de savoir ce qui est générique et spécifique dans l’évaluation des compétences communes. Les compétences sont en relation avec la classe de situation.


En conclusion, les compétences du référentiel ne doivent pas êtres confondus avec soit les référentiels de tâches ou la notation annuelle d’un individu qualifié. Pour permettre une évaluation plus simple, il a été dégagé un système de niveaux (micro, meso, macro) qui est pris en compte par la VAE. Aussi, ce qu’il faut retenir de cet atelier c’est que les compétences ne sont pas définitivement acquises, elles sont en perpétuelle évolution et doivent s’adapter.

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